Il faut sauver le camembert (grande cause nationale)

    > Des technocrates agueusiques (qui ont perdu le bon goût des choses simples, uniques, sublimes) envisagent avec le sérieux soupapal qui les caractérise de réviser le cahier des charges des 468 Appellations d’Origines Protégées (AOP) hexagonales. Qu’ils y parviennent et de vulgaires mercantis de l’industrie agro-alimentaire pourront, légalement, à partir de 2021, nous vendre un innommable fromage pasteurisé sous le même label que les véritables camemberts de Normandie et autres gloires fromagères au lait cru et moulé à la louche.  Ceci est un crime contre la culture et l’agriculture et une insulte faite à une France qui jusqu’alors prenait grand soin de son patrimoine gastronomique. Et notamment d’une de ses grandes stars, j’ai nommé le Camembert de Marie Harel. Plus globalement, tous les produits, partout en Europe, qui respectent les critères d’une authentique AOP (tradition, savoir-faire séculaire, qualité, expression d’un terroir...) sont aussi menacés de contrefaçons, de copiage, de pillage. Et tout cela pour complaire aux empoisonneurs qui n’ont d’autre but que d’accumuler un pognon de dingue au mépris de notre santé et de notre art de vivre. Pour une fois, il convient de défendre bec et ongles un cadre juridico-administratif à la française qui, c’est heureux, est moins là pour entraver une liberté que pour défendre publiquement les trésors originaux de nos paysans. Heureusement, les Français se déclarent plus que jamais attachés à la vérité, à la qualité (fut-elle plus chère), à la transparence, à la traçabilité, à l’honnêteté. Le clacos plâtreux ne passera pas...

Il faut sauver le camembert (grande cause nationale)