Querelles byzantines à la cantine

« Je comprends pas maman, que ça t’affole, ça qu’on mange à la cantine de l’école », chantait Pierre Perret, nous laissant entendre, avec sa gouaille roborative, combien la pitance scolaire laissait à désirer. Carlos pour sa part aimait à faire rimer cantine et copines nonobstant que « le beurre soit de la margarine ». D’une manière ou d’une autre, il est clair que les réfectoires ne sont pas, pour nos pitres rimailleurs, des temples de la gastronomie.

Aujourd’hui la polémique fait rage pour savoir quels menus les maires peuvent proposer aux gamins : porc or not porc !

S’il semble évident que la laïcité et l’égalité commandent, sauf à considérer que les parents veuillent bien payer une restauration « à la carte », de proposer un menu unique pour tout le monde. Et que seule la détestation des épinards ou du chou-fleur n’autorise tel ou tel bambin à jeûner le mardi, lors même qu’il demandera le mercredi un rab de frites.

Mais en France, pays de grand art de vivre, l’éducation nationale devrait enseigner ès qualité de matière essentielle, le bien boire et le bien manger. Et aussi, et surtout, à se méfier des produits – trop salés, trop sucrés, trop gras... - que l’agro-industrie et la grande distribution, complices en malbouffe, déversent dans les rayons des hypers. Les aliments transformés à grands coups malsains de conservateurs, colorants, exhausteur de goûts etc..., ruinent la santé des consommateurs et les conduisent à l’hôpital quand ce n’est pas, sur le long terme, au cimetière. Il y a urgence à enseigner à nos chères têtes blondes comment bien manger dans les deux seules optiques qui vaillent : le plaisir et la santé. La religion et la politique, faut-il le rappeler, sont affaires privées qui n’ont rien à faire à l’école. Et puis, n’oublions jamais ce que proclame le dicton populaire « Tout est bon dans le cochon ». Enfin, à la condition expresse qu’il ait été bien élevé par un fermier indépendant respectueux de sa nature, de sa vie et de sa mort.